dimanche 20 mars 2011

Gnéé

Plainte n° 000001

Je comprends rien aux gens... Qu'est-ce qu'un ami attend de moi, est-ce que je dois parler de mes problèmes personnels avec eux? Me contenter de partager du bon temps? Qui a envie de me connaître, laquelle est sincère? Quelle personne s'intéresse à moi? Est-ce qu'elle m'aime bien? Il pense quoi de mon comportement, je dois le voir en dehors des cours? J'ai peur que ce que j'ai dit change sa façon de me voir. J'aurais pas dû faire cette blague, je passe pour un gros beauf. Trouve quelque chose à lui dire. Aie une opinion. Est-ce que quand elle vient prendre un verre, elle le fait à contrecœur? Ils sont contents quand je les rejoints? Tout le monde met les gens dans des cases. Je suis dans laquelle pour eux? Je suis juste une pièce rapportée? Ils sont en colère parce que je ne leur parle pas assez de moi? J'ai le droit de leur faire partager ce que je pense?

Je pense que tout le monde se fait ces réflexions, seulement, pourquoi c'est tellement important pour moi? La plupart du temps, je calcule ce que je dois faire ou dire. Pour une moitié de mes fréquentations, je n'arrive pas à m'ouvrir sur mes sentiments personnels et surtout mes opinions (tout n'est que divertissement et superficialité), l'autre moitié ne me permet pas de me lâcher et me divertir comme avec les précédents. Malgré mon aversion pour tout ce qui ressemble à de la psychanalyse, c'est évident que deux-trois personnes de mon entourage ont dû rater un truc à un moment lors de mon éducation, mais oùquandcomment? C'est évident, la solution serait d'être plus spontané, moins calculateur et égocentré. Facile à faire, non? ;)

Et puis, j'arrive de moins en moins à faire des efforts, déjà pour ma pomme, alors pour les autres...! Ou alors c'est justement parce que c'est pour moi, pour une amélioration de ma condition, que je n'arrive pas à m'y mettre? (une note: je suis en écriture quasi-automatique, ce que je n'arrive jamais à faire; je suis donc plutôt spontané là...) Des exemples symptomatiques: mes études m'intéressent, j'aime plutôt bien ce que je fais, pourtant je suis totalement incapable de travailler en dehors des heures de cours, je suis entièrement bloqué et je ne me résous à m'y mettre qu'au dernier moment. De même, après plusieurs années de fantasme, je me procure enfin une guitare et je ne m'en sers pas plus de 30min par semaine...

Je suis plat, je suis mou, je ne sens plus beaucoup de choses. Enfin si. Là, par exemple, je suis triste à l'heure ou j'écris ceci. Mais quelle influence? Qu'est-ce que ça va changer? Je vais faire des efforts, parler avec les gens qui comptent pour moi et commencer à leur faire confiance? Me comporter de façon moins égoïste, profiter de ce qu'ils m'apportent déjà et de ce que je peux le fournir en plus?  Naaaan. Je vais me complaire grassement dans mon petit malheur personnel, attendre que ça passe et repartir bêtement sans me prendre la tête.

"Encéphalogramme plat", comme dirait ma prof de latin dont j'ai oublié le nom.